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“Le courage c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques ”.” – Djordje Kuzmanovic




mercredi 11 juin 2014

Blog article: Lettre ouverte [depute]

Monsieur le député,

L’Ukraine connaît actuellement une situation d’insurrection populaire de toute la partie russophone du pays qui a dégénéré en guerre civile.

 Cette insurrection fait suite au coup d’état du mois de février dernier qui a vu la destitution du président élu démocratiquement, Viktor Ianoukovitch, et la constitution d’un gouvernement transitoire. La composition de ce gouvernement qui aurait dû œuvrer à l’unité nationale a placé en réalité les habitants russophones du pays, mais également tous les démocrates qui avaient manifesté pour un changement de régime, face aux factions d’extrême droite et à la mouvance néo-nazie Ukrainienne qui s’est emparée du pouvoir.

Ainsi, le parti Svoboda, qui s’appelait à l’origine, il faut le rappeler, « Parti National Socialiste d’Ukraine » et qui fait ouvertement référence au nazisme que ce soit dans son emblème, la « Wolfsangel », ou dans les déclarations et prises de positions publiques de ses dirigeants, s’est vu attribuer six postes clefs dans le gouvernement transitoire, dont le secrétariat à la sécurité et à la défense, le ministère de la défense, ou encore l’éducation, la jeunesse et les sports. Confier de telles responsabilités à des personnalités se réclamant de la mémoire du nazisme ne peut que constituer un motif d’inquiétude pour la population Ukrainienne, et particulièrement la population russophone. Cela aurait dû constituer également un motif d’inquiétude pour les diplomaties Françaises et européennes, mais il y eu aucun réaction après le coup d’état de Maidan. Pourtant, Le parlement européen a voté une résolution le 13 décembre 2012, dans laquelle il « s’inquiète de la montée du sentiment nationaliste en Ukraine, qui s’est traduit par le soutien apporté au parti «Svoboda», lequel se trouve ainsi être l’un des deux nouveaux partis à faire son entrée à la Verkhovna Rada; rappelle que les opinions racistes, antisémites et xénophobes sont contraires aux valeurs et principes fondamentaux de l’Union européenne et, par conséquent, invite les partis démocratiques siégeant à la Verkhovna Rada à ne pas s’associer avec ce parti, ni à approuver ou former de coalition avec ce dernier. »

Les mesures prises par ce gouvernement transitoire sont sans surprise toutes allées dans le sens d’une stigmatisation de la population russophone et alimentent les pires craintes pour sa sécurité ainsi que pour les garanties des droits démocratiques élémentaires en Ukraine:

• Abrogation du statut de la langue Russe en tant que langue régionale;
• La création d’un « bureau d’épuration de l’administration » chargé « d’éradiquer le régime bandit ».
• Interdiction du parti communiste et exclusion de ses députés du parlement (Projet de loi 4201 du 23 février);
 • Constitution d’une Garde Nationale composée de miliciens du groupuscule néo-nazi Praviy Sektor chargée de réprimer la contestation dans l’est du pays;

Le développement actuel des événements militaires confirme que le gouvernement Ukrainien en place à Kiev n’œuvre pas pour la paix et la réunification du pays mais poursuit des buts bellicistes à l’encontre de la partie russophone de la population et de ses opposants, y compris parmi les populations de l’ouest du pays. A cet égard l’élection de M Porochenko à la présidence de la république n’a strictement rien changé, il a d’ailleurs déclaré le lundi suivant son élection : « Il y aura une forte augmentation de l’efficacité des opérations antiterroristes. Les sections et les unités doivent être mieux équipées. Elles doivent avoir un armement moderne, les meilleures munitions.»

Les opérations qualifiées de « nettoyage », par le pouvoir en place ont fait pour l’instant plus de centaines de victimes civiles. Ces opérations militaires ont été confiées à la garde nationale composée de miliciens du Praviy Sektor, l’armée régulière ayant fait défection à plusieurs reprises.

En tant que citoyen Français, je suis profondément révolté par l’action du gouvernement Français et son soutien diplomatique et militaire à des forces néo-nazies au sein même du continent Européen. Dans le cadre de l’OTAN, notre pays participe également à fournir du matériel aux milices néo-nazies et assure un soutien diplomatique aux opérations militaires.

En tant que citoyen Français, je vous demande solennellement, Monsieur le député, comment se fait-il que notre pays soutienne un gouvernement néo-nazi en Ukraine, et qui bombarde sa propre population?

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